La lithothérapie selon sainte Hildegarde

La lithothérapie est une branche de la médecine alternative de plus en plus utilisée, et elle a fait naître de grands débats sur les effets scientifiques ou non des pierres. Sainte Hildegarde de Bingen accorde une grande importance aux pierres précieuses et à leurs vertus, et de nombreux témoignages ont confirmé toute la valeur de ses révélations. A ne pas confondre avec ce que les courants new-âge et ésotériques proposent !

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La lithothérapie comme médecine holistique

De nombreuses études s’attachent aujourd’hui à montrer le rayonnement des minéraux, le dialogue entre leur énergie électromagnétique et le corps s’ils sont posés sur la peau. Ces études arrivent souvent à la conclusion que les pierres renferment une grande énergie et qu’elles retracent dans leur condensé cristallin la création et l’évolution de l’univers.

C’est également une dimension cosmique qu’on trouve dans l’œuvre de sainte Hildegarde. Dans l’introduction de son livre sur les pierres dans le  PHYSICA I ET PHYSICA II COMPLET elle déclare : « Dieu avait orné le premier ange de pierres précieuses : ce même Lucifer en reçut sa science : et il apprit qu’en elles Dieu voulait accomplir beaucoup de merveilles. Alors son esprit s’enfla d’orgueil et il crut qu’il avait autant et même plus de puissance que Dieu. Alors, son éclat s’éteignit. Mais, tout comme il racheta Adam, Dieu n’accepta pas que l’éclat et la puissance de ces pierres précieuses disparussent : il voulut les voir demeurer sur la terre, objets d’honneur et de bénédiction, et utiles à la médecine. »

Les pierres dont elle parle font donc partie d’une histoire de la création du monde. De plus, pour chaque pierre elle donne une description poétique de sa formation, de sa nature et si elle est sèche ou humide. Les pierres continuent donc de représenter les éléments de façon concentrée.

Mais les pierres seules ne peuvent avoir d’effet, ou seulement un effet limité. Tous les conseils et prescriptions de sainte Hildegarde de Bingen ne cessent de rappeler que pour que le corps guérisse, il faut que l’âme soit en bonne santé et inversement. L’utilisation de pierres précieuses comme remède ou comme prévention doit donc s’accompagner d’une bonne hygiène de vie, mais aussi de prière et de méditation.

En effet, chez sainte Hildegarde, comme en lithothérapie traditionnelle, les pierres ont à la fois un effet sur le corps physique et sur l’âme psychique. Une pierre comme la calcédoine, réputée pour donner un tempérament doux, ne pourra pas utile au maximum de ses capacités si on se contente de porter la pierre sans faire aucun effort pour contenir sa colère, ou si l’on ne réalise pas qu’on a besoin de faire ces efforts.

CALCEDOINE

La dimension sacrée des pierres

De tous temps les pierres fines et précieuses ont été considérées pour leurs vertus et leurs puissances sacrées, et beaucoup moins pour leur valeur esthétique comme c’est plutôt le cas aujourd’hui.

Par exemple, en Egypte Antique, le lapis-lazuli était très recherché et servait notamment à réaliser des scarabées pour bijoux ou pectoraux funéraires, il symbolisait le divin et la renaissance.

La grande majorité des pierres que décrit sainte Hildegarde se trouvent également dans la Bible, que ce soit sur le pectoral du grand prêtre dans l’Exode, ou dans la description de la Jérusalem céleste dans l’Apocalypse. Les juifs et les premiers chrétiens avaient donc eux aussi conscience du caractère sacré des pierres. On peut également souligner que la fabrication du pectoral du grand prêtre a été dicté par Dieu, que l’Apocalypse est une vision et que sainte Hildegarde dit avoir écrit sous l’inspiration divine. Le lien entre Dieu et les pierres précieuses, et le don qu’il en fait aux hommes, est donc très fort.

Longtemps, les papes et dignitaires de l’Eglise ont d’ailleurs porté des bagues ou anneaux ornés de pierres précieuses ou fines ayant une valeur symbolique.

L’œuvre de sainte Hildegarde de Bingen offre un autre point très intéressant. Dans le Livre des Mérites de la Vie -lien-, la sainte détaille les trente-cinq vices et vertus qui habitent l’homme et le tiraillent. Or, elle associe aux pierres qu’elle mentionne une ou plusieurs vertus, par exemple le saphir « représente la charité remplie de sagesse » (Physica ch VI). Un parallèle entre les vices et vertus mentionnés et les pierres peut donc être établi. Le Dr. Strehlow en propose un exemple dans son ouvrage LA LITHOTHERAPIE CHRETIENNE-DR STREHLOW

Utiliser les pierres qui guérissent avec sainte Hildegarde

Comment peut-on suivre les conseils de sainte Hildegarde concernant les pierres fines et précieuses ? Il faut noter que pour certaines pierres, il n’y a pas de certitude sur la gemme précise. Par exemple, au Moyen-Age on avait l’habitude d’appeler saphir toutes les pierres d’un bleu soutenu, sans autre distinction. Difficile donc, de savoir si elle parlait du lapis-lazuli ou du saphir moderne.

 

LAPIS LAZULI

 

Pour toutes les pierres qu’elle décrit, plusieurs usages sont généralement énoncés. Les pierres peuvent agir sur le corps pour rendre la peau plus belle à l’instar de l’améthyste, ou pour chasser des douleurs. Elles agissent également sur le psychisme et plusieurs pierres ont un effet adoucissant contre la colère comme la calcédoine. Mais certaines peuvent également avoir des vertus liées au monde spirituel et permettent de repousser les esprits mal intentionnés, ou, comme l’hyacinthe, agir contre les sortilèges.

Chaque pierre précieuse ou fine doit être utilisée de façon spécifique et les différents usages concernent généralement une « préparation » différente. Certaines pierres sont à faire tremper dans de l’eau ou du vin, à pendre à la main, à mettre à la bouche, à appliquer directement sur la peau ou dans un linge, à regarder longuement, à laisser dans une pièce, à utiliser avec d’autres aliments…

 

CRISTAL DE ROCHE

 

Les vertus et bienfaits que sainte Hildegarde donne aux pierres peuvent correspondre à l’image traditionnelle de ces pierres, comme l’onyx qui pour sainte Hildegarde permet de chasser la tristesse et qui est nommé « El Jaza » en arabe, ce qui signifie précisément « tristesse ». Au contraire, certaines de ces recommandations ne correspondent pas à l’usage traditionnel de la gemme. Dans le cas de l’ambre, qu’elle appelle rubellite, elle parle uniquement de maux de ventre ou de difficultés à uriner, et pas des douleurs dentaires.

Ces spécificités font toute la singularité et la spécificité de l’œuvre de sainte Hildegarde. Tout le détail de ses conseils se trouve dans le Physica, mais on peut également consulter d’autres ouvrages comme Les pierres qui guérissent -lien-de Michael Gienger.

 

 

 

Bibliographie

La lithothérapie chrétienne W. Strehlow

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